Remboursement assurance habitation: comment se faire indemniser ?

En cas de sinistre, comme un dégât des eaux ou un cambriolage, votre contrat d’assurance peut prévoir une indemnisation plus ou moins importante. Dans tous les cas, pour en faire la demande, il faut respecter un certain nombre de conditions pour obtenir gain de cause. Zoom sur les formalités pour que l’assurance habitation verse un remboursement en cas de sinistre.

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Étapes pour se faire rembourser

Vérifier que le contrat couvre les dégâts

La première chose à faire pour que l’assurance habitation opère un remboursement en cas de sinistre, est de vérifier les termes du contrat d’assurance. De cette manière, l’assuré peut, en prenant connaissance des conditions d’adhésion et des clauses d’exclusion, estimer si une demande de rétribution est réellement légitime avant de faire une déclaration de sinistre. Il saura ce à quoi il est en mesure de prétendre.

L’une des clauses d’exclusion de la compagnie d’assurance peut être le fait de refuser l’indemnisation si le sinistre est dû à une négligence ou une faute intentionnelle.

Déclarer son sinistre

La deuxième étape pour obtenir un remboursement consiste à faire une déclaration de sinistre, à envoyer par lettre recommandé avec le cachet de la Poste faisant foi, auprès de la compagnie d’assurance. Il est impératif de respecter les délais de déclaration de sinistre. En cas de non-respect, la compagnie d’assurance est en droit de diminuer, voire supprimer l’indemnisation. Pour cela, elle devra tout de même prouver qu’elle a été pénalisée financièrement.

Généralement, pour prévenir sa compagnie d’assurance, l’assuré dispose d’un délai de :

5 jours ouvrés pour les sinistres comme un bris de glace, un incendie ou un dégât des eaux ;
2 jours ouvrés pour un cambriolages ;
10 jours ouvrés pour une catastrophe naturelle ou technologique. En cas de catastrophe naturelle, il est nécessaire d’attendre l’arrêté ministériel faisant acte de la catastrophe pour pouvoir le déclarer.

Important


La déclaration de sinistre intervient seulement après vous être mis en sécurité et avoir protégé ce qui pouvait l’être afin de limiter les dommages.

La lettre de déclaration de sinistre doit être complète pour éviter tout refus de la part de l’assureur. Elle doit contenir :

les coordonnées de l’assuré ;
l’adresse de l’assuré ;
les détails et la date des évènements.

Calculer le montant des dégâts

Afin de faciliter et accélérer la procédure d’indemnisation, il est judicieux de compléter la déclaration de sinistre d’une estimation des dommages subis. Attention, une mauvaise estimation du préjudice peut être interprété comme une fausse déclaration de sinistre, entraînant l’annulation de la demande de prise en charge par l’assurance habitation. De plus, des poursuites judiciaires peuvent s’appliquer.

Généralement, la plupart des assureurs offrent un délai de quelques semaines pour que l’assuré puisse correctement faire une estimation la plus précise possible des dommages subis.

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Rassembler les justificatifs

Selon si le sinistre est conséquent ou non, la compagnie d’assurance pourra mandater un expert afin de vérifier l’estimation première réalisée par l’assuré. C’est pourquoi, il est indispensable de conserver jusqu’à la fin de la procédure d’indemnisation les éléments endommagés, ainsi que les justificatifs d’achat.

Ces justificatifs doivent être le plus nombreux et précis possible afin de prouver la valeur des pertes. Cela peut être :

des photographies ou des vidéos des dommages subis ;
des biens mobiliers ou immobiliers ayant été endommagés ;
en cas de sinistre d’origine criminelle, la copie du dépôt de plainte au commissariat ou à la gendarmerie ;
les preuves d’achat, comme des factures, des tickets de caisse, des devis ou des certificats d’authenticité ;
des témoignages de tiers s’il y en avait.

Si, après l’intervention d’un expert, vous n’êtes pas en accord avec son estimation, il est possible de demander une contre-expertise par un autre expert.

Bon à savoir


Si vous n’avez d’autre choix que de faire des travaux de rénovation avant le versement de l’indemnisation ou le passage de l’expert, vous devez, au préalable, impérativement prévenir la compagnie d’assurance.

Combien de temps prévoir pour se faire rembourser par son assurance habitation?

Les compagnies d’assurance ont elles aussi des obligations prévues par la loi concernant les délais d’indemnisation. Le Code des Assurances oblige la compagnie d’assurance à préciser distinctement dans le contrat d’assurance habitation le délai de remboursement auquel elle s’engage à rembourser l’assuré en cas de survenance d’un sinistre.

Généralement, le délai d’indemnisation d’une assurance habitation est compris entre 30 et 60 jours. Plus précisément, cela dépend du sinistre :

pour les petits sinistre, le remboursement de l’assurance habitation est versé dans les 10 à 30 jours ;
pour les dégâts dit “courants”, comme un dégât des eaux, un incendie ou un bris de glace, l’indemnisation est versée dans les 30 jours après la déclaration ;
pour les vols ou les cambriolages, le versement se fait aussi sous 30 jours ;
en cas de catastrophe naturelle ou technologique, l’indemnisation intervient dans un délai de 3 mois après le sinistre.

Différents modes d’indemnisation selon les contrats

Le mode d’indemnisation varie selon ce qui est prévu dans le contrat d’assurance habitation et en fonction des biens et des dommages.
L’indemnisation des biens immobiliers

Les contrats d’assurance habitation proposent deux types d’indemnisation :

l’indemnisation en valeur de reconstruction vétusté déduite, c’est à dire la valeur d’usage ;
l’indemnisation en valeur à neuf.

Concernant l’indemnisation en valeur de reconstruction vétusté déduite, l’expert mandaté par la compagnie d’assurance estime le montant nécessaire afin de reconstruire le bien immobilier tel qu’il était avant le sinistre. Dans un deuxième temps, il détermine le coefficient de vétusté correspondant à l’usure du bien immobilier au fil du temps. C’est le coefficient qui diminue le montant de l’indemnisation.

Prenons un exemple concret : votre logement est détruit par un incendie. Sa valeur de reconstruction est estimée à 200 000 euros. Après son passage, l’expert supprime le coefficient de vétusté s’élevant à 20%. Ainsi, le montant de l’indemnité est fixé à 160 000 euros.

De son côté, l’estimation en valeur à neuf est un complément d’indemnisation aux dégâts prévu dans l’assurance qui vient combler la perte engendrée par l’application du coefficient de vétusté.

Reprenons l’exemple énoncé plus haut : cette indemnisation permet de recevoir, plus tard, le montant supprimé par le coefficient de vétusté. Ainsi, l’assuré récupérera les 20% supprimés initialement. Attention, le complément d’indemnisation ne peut pas être supérieur à 25%.

Plusieurs conditions sont nécessaires pour que l’indemnisation en valeur à neuf s’applique :

le bien immobilier ne doit pas avoir subi de modification trop importantes par rapport au bien endommagé ;
le logement doit avoir été reconstruit dans les deux ans après le sinistre.


L’indemnisation des biens mobiliers

Concernant les biens mobiliers usuels, les contrats d’assurance multirisques habitation disposent aussi de deux modes d’indemnisation :

l’indemnisation en valeur d’usage, c’est-à-dire, une fois la vétusté déduite : grâce à ce mode d’indemnisation l’assuré perçoit un remboursement du bien mobilier endommagé sur la base de la valeur d’un bien identique, en prenant compte du taux de vétusté.
l’indemnisation en valeur à neuf : celle-ci permet de limiter la somme perdue du fait de la suppression du taux de vétusté. Elle doit, cependant, être inférieure à 25%.

Bon à savoir


L’indemnisation en valeur à neuf n’est pas la même chose que le mode d’indemnisation en rééquipement à neuf. Ce dernier indemnise l’intégralité du bien endommagé, sans tenir compte du taux de vétusté.

Concernant les objets de valeur, l’estimation est basée sur :

la valeur prévue dans le contrat d’assurance habitation au sein de la garantie objet précieux ;
la valeur d’achat si le bien a été acheté sur une période comprise entre 6 mois et 2 ans ;
sur l’estimation de sa valeur en salle des ventes.

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Comment réagir en cas de refus de l’assureur ?

Même si une compagnie d’assurance est en droit de refuser une indemnisation à son assuré, la loi lui interdit d’inventer des moyens dilatoires dans le but de repousser le versement de l’indemnité.

L’article L 122-2 du Code des Assurances oblige la compagnie d’assurance de terminer l’expertise dans un délai de trois mois après la déclaration du sinistre.

Si une fois passé ce délai, l’assuré respectant toutes les conditions prévues dans le contrat d’assurance habitation, peut faire valoir ses droits auprès de la compagnie d’assurance. La première action dont il peut avoir recours pour régler le litige à l’amiable, est de faire appel au médiateur de la compagnie d’assurance.

L’article 1153 du Code Civil prévoit qu’en cas de défaut d’indemnisation du sinistre dans les délais prévus, la compagnie d’assurance devra verser à l’assuré des dommages et intérêts fixés par la loi ainsi que des intérêts supplémentaires en cas de mauvaise foi de sa part.

Si la médiation n’a pas été suffisante pour régler le litige à l’amiable, l’assuré est en droit de saisir le tribunal compétent. Il dépend du montant de l’indemnité en jeu :

il s’agira d’un juge de proximité pour une indemnisation de moins de 4000 euros ;
un tribunal d’instance sera compétent pour une indemnisation s’élevant de 4000 à 10 000 euros ;
un tribunal de grande instance interviendra pour une indemnisation de plus de 10 000 euros.

Il existe un délai de prescription pour les compagnies d’assurance. Il débute à partir de la déclaration de sinistre. Ensuite, l’assuré dispose de 2 ans pour intenter des actions. Une fois ce délai passé, la compagnie d’assurance n’a plus d’obligation de verser une indemnisation.

Si vous n’êtes pas satisfait de votre assureur, ou qu’il ne correspond pas à vos besoins (prix, statut étudiant ou autre), vous pouvez résilier votre assurance habitation.

Mis à jour le 25 Août, 2022

redaction La rédaction de papercare
Redactor

maylisk

Consultante junior spécialiste de l'assurance habitation